
Annoncé comme une mesure phare pour allier transition écologique et justice sociale, le leasing social fait son grand retour en France. Après un succès retentissant et une fin prématurée en 2024, le dispositif est reconduit pour 2025 avec des ajustements notables. L'objectif reste le même : permettre aux ménages les plus modestes d'accéder à un véhicule électrique pour un loyer modique, généralement autour de 100 à 150 euros par mois.
Un coup d'accélérateur pour la mobilité propre et accessible
Lancé initialement en grande pompe, le "leasing social" vise à lever un des principaux freins à l'adoption de la voiture électrique : son prix d'achat élevé. En subventionnant massivement la location longue durée (LLD) ou la location avec option d'achat (LOA), l'État entend démocratiser l'accès à des véhicules neufs, moins polluants et plus économiques à l'usage, pour une population active qui dépend de sa voiture au quotidien.
Pour sa première édition, le programme a dépassé toutes les attentes. Prévu pour 20 000 à 25 000 véhicules, ce sont finalement 50 000 ménages qui ont pu en bénéficier avant que le dispositif ne soit suspendu, victime de son succès. Une analyse des premiers bénéficiaires a confirmé que le programme avait bien atteint sa cible, avec 40% des foyers ayant un revenu fiscal de référence inférieur à 10 200 euros par an.
Les contours du leasing social édition 2025
Face à cet engouement, le gouvernement a officialisé la reconduction du dispositif de septembre 2025 jusqu'en 2030. Un arrêté du 20 juin 2025 a fixé le cadre de cette nouvelle mouture, qui conserve l'esprit de la précédente tout en y apportant des modifications significatives.
Un financement et une aide revus : La principale évolution réside dans le mode de financement. Le dispositif sera désormais adossé aux Certificats d'Économies d'Énergie (CEE). L'aide de l'État par véhicule est ajustée à 7 380 euros, contre 13 000 euros en 2024. Autre changement de taille : cette aide ne sera plus cumulable avec le bonus écologique. Cette réduction de la subvention directe pourrait entraîner une légère hausse des loyers mensuels.
50 000 véhicules pour commencer : Comme pour la première vague, une enveloppe de 50 000 véhicules est prévue pour l'année 2025. Une attention particulière sera portée aux "zones à enjeu pour la qualité de l'air", où au moins 5 000 véhicules seront alloués.
Qui peut prétendre au leasing social en 2025 ?
Si les détails finaux seront précisés dans une convention à paraître de l'Agence de la Transition Écologique (ADEME), les critères d'éligibilité pour 2025 devraient rester très similaires à ceux de 2024. Pour être éligible, il faudra probablement remplir les conditions suivantes :
- Être majeur et résider en France.
- Justifier d'un revenu fiscal de référence par part inférieur à 15 400 euros.
- Répondre à un critère de "gros rouleur" : soit habiter à plus de 15 kilomètres de son lieu de travail et utiliser son véhicule personnel pour s'y rendre, soit parcourir plus de 8 000 kilomètres par an dans le cadre de son activité professionnelle avec sa voiture personnelle.
La procédure de demande devrait s'effectuer via une plateforme en ligne dédiée, dont les détails seront communiqués à l'approche du lancement en septembre 2025.
Quels modèles de voitures seront proposés ?
L'éligibilité des véhicules repose sur un "score environnemental" et un coût d'acquisition permettant de proposer des loyers contenus. Bien que la liste officielle de l'ADEME soit attendue, les grands constructeurs se positionnent déjà.
Le groupe Stellantis, grand gagnant de l'édition 2024, a déjà annoncé une liste de 16 modèles, incluant :
- Des citadines comme la Citroën ë-C3 (annoncée autour de 95 €/mois), la Peugeot e-208 ou la Fiat Grande Panda.
- Des modèles familiaux et SUV tels que le Peugeot e-2008, l'Opel Mokka Electric ou le Jeep Avenger.
Renault a également confirmé sa participation avec quatre modèles fabriqués en France : la Renault 5 E-Tech, la Renault 4 E-Tech, la Megane E-Tech et le Kangoo E-Tech.
La non-inclusion des véhicules d'occasion dans le dispositif pour 2025 a été confirmée, l'accent étant mis sur le soutien à la filière du véhicule neuf européen.
Avantages et inconvénients pour les bénéficiaires
Le leasing social présente des atouts indéniables mais aussi quelques points de vigilance.
Les plus :
- Accès à un véhicule neuf et électrique pour un coût mensuel très faible et sans apport initial.
- Économies à l'usage grâce au coût de l'électricité inférieur à celui des carburants et à un entretien réduit.
- Participation à la transition écologique en adoptant une mobilité décarbonée.
Les moins :
- Un contrat de location : À la fin du contrat (généralement 3 ans), le bénéficiaire ne possède pas le véhicule et doit le restituer, soulevant la question de la mobilité à long terme.
- Frais annexes : L'assurance, l'entretien (s'il n'est pas inclus) et les coûts de recharge (installation d'une borne à domicile, abonnements) restent à la charge du locataire.
- Kilométrage limité : Les contrats prévoient généralement un forfait kilométrique annuel (souvent 12 000 km/an). Des pénalités sont appliquées en cas de dépassement.
- Frais de remise en état : D'éventuels dommages sur le véhicule au-delà de l'usure normale peuvent être facturés à la restitution.
Le leasing social s'affirme comme un outil puissant de politique publique, à la croisée des enjeux sociaux, économiques et environnementaux. Son succès en 2024 a démontré une réelle attente. L'édition 2025, bien que légèrement moins généreuse, est très attendue et devrait, une fois de plus, permettre à des milliers de Français de prendre le virage de l'électrique. Les candidats intéressés devront se tenir prêts pour le lancement en septembre, car les 50 000 offres pourraient, là encore, trouver preneur très rapidement.