Alerte sur les risques sanitaires de certains insecticides

13 juin 2025
Insecticide

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment sonné l'alarme concernant une famille d'insecticides largement utilisée : les pyréthrinoïdes. Si ces substances sont prisées pour leur efficacité à éliminer les nuisibles, une évaluation approfondie de leurs effets révèle des risques croissants, particulièrement en cas d'exposition pendant la grossesse. Les conclusions de l'Anses, basées sur une analyse bibliographique et des données de biosurveillance, mettent en lumière un lien préoccupant avec des troubles du neurodéveloppement chez les enfants, tels que les troubles du langage, le TDAH et les TSA.

Les pyréthrinoïdes, qui imitent l'action insecticide naturelle des pyrèthres extraits de certaines espèces de chrysanthèmes, ont conquis le marché des pesticides grâce à leur relative rapidité d'action et leur dégradation supposément rapide dans l'environnement. On les retrouve dans de nombreux produits phytopharmaceutiques destinés à l'agriculture, mais également dans des biocides utilisés par les professionnels (désinsectisation) et les particuliers (sprays anti-moustiques, produits pour animaux de compagnie). Cette omniprésence signifie une exposition potentielle pour une large partie de la population, y compris les femmes enceintes, une période de vulnérabilité cruciale pour le développement du système nerveux de l'enfant à naître.

Les études scientifiques examinées par l'Anses convergent vers un constat inquiétant : l'exposition aux pyréthrinoïdes durant la grossesse pourrait perturber le développement neurologique du fœtus et du jeune enfant. Les mécanismes exacts de cette toxicité ne sont pas encore complètement élucidés, mais les pyréthrinoïdes sont connus pour leur action sur les canaux sodiques voltage-dépendants, essentiels à la communication nerveuse. Une perturbation de ces canaux durant les phases critiques du développement cérébral pourrait avoir des conséquences durables sur les fonctions cognitives et comportementales.

L'ampleur de l'utilisation des pyréthrinoïdes en France, soulignée par l'Anses, accentue l'urgence de la situation. Malgré les préoccupations croissantes, ces substances restent largement employées dans divers secteurs. L'agence insiste sur la nécessité de réduire leur usage "au strict nécessaire", un appel qui résonne avec les objectifs de transition agroécologique et de protection de la santé publique.

Cependant, la mise en œuvre concrète de cette réduction se heurte à des défis économiques et techniques pour les agriculteurs, ainsi qu'à des habitudes bien ancrées chez les consommateurs.

Par ailleurs, l'Anses met en avant le manque de données d'utilisation des produits phytopharmaceutiques sur le long terme. Cette opacité entrave une évaluation précise de l'exposition réelle des populations et de l'efficacité des mesures de restriction qui pourraient être mises en place. Rendre ces données accessibles est donc une condition essentielle pour une gestion des risques plus transparente et efficace.

Face à cette alerte, plusieurs pistes d'action se dessinent. Sur le plan agricole, la promotion de méthodes alternatives de lutte contre les ravageurs, telles que la lutte biologique ou l'agroécologie, apparaît comme une nécessité. La recherche et le développement de solutions moins nocives pour la santé et l'environnement doivent être intensifiés. Pour les usages non agricoles, une sensibilisation accrue du public aux risques liés à l'utilisation de ces produits est indispensable, tout comme la promotion de pratiques alternatives pour se protéger des insectes.

Enfin, la balle est également dans le camp des pouvoirs publics. Il est crucial de traduire ces alertes scientifiques en mesures réglementaires plus contraignantes, en encadrant plus strictement l'utilisation des pyréthrinoïdes et en soutenant la transition vers des pratiques plus durables. La santé des générations futures est en jeu, et il est impératif d'agir avec détermination face à ces risques neurodéveloppementaux potentiels.

L'appel de l'Anses ne doit pas rester lettre morte, mais se traduire par une prise de conscience collective et des actions concrètes pour limiter notre exposition à ces substances préoccupantes.

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment sonné l'alarme concernant une famille d'insecticides largement utilisée : les pyréthrinoïdes. Si ces substances sont prisées pour leur efficacité à éliminer les nuisibles, une évaluation approfondie de leurs effets révèle des risques croissants, particulièrement en cas d'exposition pendant la grossesse. Les conclusions de l'Anses, basées sur une analyse bibliographique et des données de biosurveillance, mettent en lumière un lien préoccupant avec des troubles du neurodéveloppement chez les enfants, tels que les troubles du langage, le TDAH et les TSA.

Les pyréthrinoïdes, qui imitent l'action insecticide naturelle des pyrèthres extraits de certaines espèces de chrysanthèmes, ont conquis le marché des pesticides grâce à leur relative rapidité d'action et leur dégradation supposément rapide dans l'environnement. On les retrouve dans de nombreux produits phytopharmaceutiques destinés à l'agriculture, mais également dans des biocides utilisés par les professionnels (désinsectisation) et les particuliers (sprays anti-moustiques, produits pour animaux de compagnie). Cette omniprésence signifie une exposition potentielle pour une large partie de la population, y compris les femmes enceintes, une période de vulnérabilité cruciale pour le développement du système nerveux de l'enfant à naître.

Les études scientifiques examinées par l'Anses convergent vers un constat inquiétant : l'exposition aux pyréthrinoïdes durant la grossesse pourrait perturber le développement neurologique du fœtus et du jeune enfant. Les mécanismes exacts de cette toxicité ne sont pas encore complètement élucidés, mais les pyréthrinoïdes sont connus pour leur action sur les canaux sodiques voltage-dépendants, essentiels à la communication nerveuse. Une perturbation de ces canaux durant les phases critiques du développement cérébral pourrait avoir des conséquences durables sur les fonctions cognitives et comportementales.

L'ampleur de l'utilisation des pyréthrinoïdes en France, soulignée par l'Anses, accentue l'urgence de la situation. Malgré les préoccupations croissantes, ces substances restent largement employées dans divers secteurs. L'agence insiste sur la nécessité de réduire leur usage "au strict nécessaire", un appel qui résonne avec les objectifs de transition agroécologique et de protection de la santé publique.

Cependant, la mise en œuvre concrète de cette réduction se heurte à des défis économiques et techniques pour les agriculteurs, ainsi qu'à des habitudes bien ancrées chez les consommateurs.

Par ailleurs, l'Anses met en avant le manque de données d'utilisation des produits phytopharmaceutiques sur le long terme. Cette opacité entrave une évaluation précise de l'exposition réelle des populations et de l'efficacité des mesures de restriction qui pourraient être mises en place. Rendre ces données accessibles est donc une condition essentielle pour une gestion des risques plus transparente et efficace.

Face à cette alerte, plusieurs pistes d'action se dessinent. Sur le plan agricole, la promotion de méthodes alternatives de lutte contre les ravageurs, telles que la lutte biologique ou l'agroécologie, apparaît comme une nécessité. La recherche et le développement de solutions moins nocives pour la santé et l'environnement doivent être intensifiés. Pour les usages non agricoles, une sensibilisation accrue du public aux risques liés à l'utilisation de ces produits est indispensable, tout comme la promotion de pratiques alternatives pour se protéger des insectes.

Enfin, la balle est également dans le camp des pouvoirs publics. Il est crucial de traduire ces alertes scientifiques en mesures réglementaires plus contraignantes, en encadrant plus strictement l'utilisation des pyréthrinoïdes et en soutenant la transition vers des pratiques plus durables. La santé des générations futures est en jeu, et il est impératif d'agir avec détermination face à ces risques neurodéveloppementaux potentiels.

L'appel de l'Anses ne doit pas rester lettre morte, mais se traduire par une prise de conscience collective et des actions concrètes pour limiter notre exposition à ces substances préoccupantes.