Moyens de paiement : moins de fraudes, mais des méthodes de plus en plus élaborées

13 juillet 2023
fraude

C’est le constat de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, organisme sous l’égide de la Banque de France, dans son rapport d’activité pour 2022, publié ce mardi : le nombre de fraudes aux moyens de paiement a reculé de 4% l'an dernier en volume et en valeur.

Près de 7,2 millions de transactions frauduleuses représentant un préjudice total de 1,19 milliard d'euros ont été enregistrées en 2022 sur les 42.578 milliards d'euros qui ont transité par virements, prélèvements, paiements par carte ou encore chèques.

En particulier, la fraude par carte bancaire est au plus bas (taux de fraude à 0,053%), et ce grâce à l’authentification en 2 temps (notification via l’application bancaire puis saisie d’un mot de passe ou d’une empreinte biométrique). Par contre, la fraude aux virements bancaires progresse. Les escrocs utilisent notamment la technique du "faux conseiller" (ou « spoofing ») ; en usurpant le numéro d'appel du service client de la banque, ils se font passer pour un conseiller auprès des particuliers et petits professionnels, pour obtenir leurs données bancaires personnelles sous prétexte de la mise en place de tests d’authentification d’identité bancaire. Il arrive même parfois que les escrocs possèdent les dates et les lieux de naissance ou les adresses des clients, acquis par ailleurs illégalement ou par suite d’une fuite de données mises en ligne, pour annihiler leur méfiance et manipuler leur consentement. Ces agissements frauduleux visent principalement les banques en ligne.

L’Afoc rappelle que le remboursement des victimes est cependant mieux encadré depuis fin avril : il appartient désormais à la banque d'instruire le dossier en moins de 24 heures. Si elle n'est pas en mesure de conclure que la fraude vient d’une faute ou négligence grave du client lui-même, elle doit procéder au remboursement immédiat. Par ailleurs, la loi 2020-901 du 24 juillet 2020 visant à encadrer le démarchage téléphonique et à lutter contre les appels frauduleux, dite loi Naegelen, comporte un volet, qui entrera en vigueur le 25 juillet prochain, pour enrailler l’usurpation d’identité numérique via la mise en place d’un dispositif d'authentification des appels et messages émis auprès des particuliers.