Face à une demande de logement social qui ne cesse de croître, le taux d'attribution est tombé à un niveau historiquement bas. Selon les données les plus récentes de l'Agence nationale du contrôle du logement social (ANCOLS), le taux d'attribution au niveau national a chuté à 9,4% en 2024. Ce chiffre alarmant signifie que moins d'une demande sur dix a pu être satisfaite l'année dernière, illustrant de manière frappante l'intensification de la crise du logement en France.
Cette tension record sur le marché du logement social s'explique par un effet de ciseaux dévastateur. D'une part, le nombre de demandeurs a continué d'augmenter pour atteindre le chiffre de 4,1 millions de demandes enregistrées sur l'ensemble de l'année 2024, soit une hausse de 4,8% par rapport à l'année précédente. D'autre part, le nombre de logements sociaux attribués a connu une baisse de 2,3%, avec seulement 384 000 attributions.
Cette situation met en lumière les difficultés croissantes pour des millions de ménages à revenus modestes, de familles monoparentales, de jeunes et de travailleurs précaires à accéder à un logement décent. Les délais d'attente s'allongent inévitablement, plongeant de nombreux demandeurs dans des situations de mal-logement, d'hébergement précaire ou de surpeuplement.
Plusieurs facteurs contribuent à cette crise :
- Une production de logements sociaux insuffisante pour répondre à la demande croissante.
- Un taux de rotation dans le parc social existant qui diminue, les locataires en place ayant eux-mêmes des difficultés à accéder au parc privé ou à la propriété.
- La hausse des coûts de construction et du foncier, qui freine les nouveaux projets.
Les chiffres de l'ANCOLS confirment les constats alarmants dressés par d'autres acteurs du secteur, comme l'Afoc, qui dénoncent régulièrement l'aggravation du mal-logement en France. Cette baisse continue du taux d'attribution des logements sociaux constitue un défi majeur pour les politiques publiques du logement et de la cohésion sociale.